Hier après midi, après avoir livré, déballé tout ce que j'avais en moi, sur le coeur, je me suis sentie mieux. Un peu comme après avoir pleuré on sent un poids en moins en nous, sur nos épaules. Enfin une petite éclaircie après cet ouragan qui m'anime depuis des semaines et des semaines. Je suis montée, montée, à tel point que je me suis retrouvée presque dans le monde de Bisounours. La dépression? moi non! je vais très très bien. Tout va bien, je suis au top de ma forme. Tout me semblait clair. L'hospitalisation, quelle idée!
Je me suis couchée avec le même état d'esprit, avec ce même sentiment de bien être puissante 1000. Au réveil, le moral était toujours au beau fixe. Je voulais juste restée dans cet état (qui ressemble beaucoup à un début de phase up), je me sentais capable de tout faire, rien ne pouvait me déstabiliser.
Puis petit à petit ce merveilleux sentiment de bien être, de bonheur a commencé à s'effriter. Je commençais à redescendre sur Terre. Tristesse, fatigue moral, irritable, ras le bol de mon état.
Mon quotidien est de retour. A nouveau plus d'espoir, plus d'envie. Je ne suis pas dans le même état psychologique que ces 2-3 derniers jours à vouloir en finir mais je regarde à nouveau mes poignets... sans aucune idée particulière mais je le regarde un peu trop souvent.
J'ai envoyé un sms à mon psychiatre pour lui faire le topo du we, j'ai longtemps hésité à lui faire part de ce qui s'est passé hier, peur qu'il change le traitement pour me rajouter d'autres neuroleptiques (ça me fait flipper)
Je ne suis pas une personne qui cache les choses à ses médecins, sinon à quoi bon consulter?!, il m'aide au quotidien (lui et d'autres). J'attends sa réponse.
J'ai envie de pleurer, j'ai envie de m'endormir, j'ai envie de... Je fais semblant mais mes yeux me trahissent mais en fait je veux quoi ? Je suis dans un tunnel, une sorte de dimension qui bouge en permanence, un autre mode. Je suis dans l'univers noir de la dépression et par moment dans un univers un peu plus coloré, un peu moins douloureux, parfois même c'est le bonheur. Mais ce tunnel, j'y suis toujours en fait. J'avance et je me fatigue, j'avance et je me perds, j'avance et les murs se rapprochent de moi, j'avance mais la lumière s'éloigne trop souvent, j'avance mais la sortie où est elle?
Pourquoi ce sentiment de bien être m'a t'il abandonné? Je ne demandais qu'une chose y rester. Je voulais continuer à surfer sur cette vague magnifique. Malheureusement la vague m'a fait tomber de ma planche et m'a fait couler. J'ai réussi à sortir la tête de l'eau, mais mes vetements sont lourds, lutter pour rester en vie est fatiguant. Survivre est mon quotidien depuis si longtemps...