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  le blog de phenix06

Ma souffrance après des années de maladie, d'errance, d'espoir parfois, de rechute et de désespoir très, trop, souvent. Les hauts, les bas, les ressentis d'une personne qui survie et qui tente de franchir une étape, rester en vie et ensuite vivre, enfin.

Les nuages reviennent

Publié le 19 Juillet 2017 par Phenix in Ma souffrance

Hier je me sentais pas bien, vraiment pas bien, dans mon corps, dans ma tête. Je n'étais plus réellement connectée à la réalité, avec moi même. Et bien sûr, j'ai déconné comme je dis, scarifications, superficielles mais le geste est là.Je voulais aller plus loin, plus profond, marquer dans ma chair ma souffrance. Dans ces moments, je ne pense pas à l'après. Aux cicatrices qui me sautent à la figure quand je sors dans ma phase noire pendant quelques heures. Après ce geste je ressens un grand soulagement. Ma souffrance est sortie en même temps que le sang qui coule, je me purifie, je me venge aussi, je laisse sortir ma colère, ma haine, mon désespoir. Tout y passe. Pansement et hop le quotidien reprend et on cache ce qui a été fait. 

Hier soir j'ai envoyé mon, enfin mes, sms à mon psychiatre comme chaque jour. J'ai là aussi vidé mon sac. Les larmes aux yeux, j'ai réussi à lui dire ce que j'avais dans la tête, les images, les idées, même si depuis le changement d'AD ça va mieux de ce côté là. Je pense qu'il me convient mieux. 
Au fur et à mesure que les minutes passaient, que la soirée avançait, je me sentais de mieux en mieux. Etrange sensation. J'étais bien, trop bien même. Cet état est grisant mais je sais très bien qu'après ce type de phase ce qu'il y a derrière fait très mal. Je me suis couchée bien, toute contente, le sourire aux lèvres. 

Ce matin au réveil, toujours ce bien être, accompagnée d'une bonne énergie. e l'énergie à revendre. C'est "too much". La matinée se passe, je parle vite, trop, ça fuse dans ma tête. Mauvaise signe? 

Déjeuner et début d'un moins bien. J'ai encore le sourire, un peu de soleil et de couleur dans la tête. Là, comme le ciel en ce moment, c'est nuageux, je sens que je n'ai plus le même visage. Hier soir et ce matin, il était détendu, moins crispé. Je sens que mes yeux s'enfoncent, je baisse à nouveau la tête, je me sens un peu plus déprimée. Pourtant, je veux la garder cette pèche, ce bien être. Je veux pas qu'il me quitte, je veux pas retrouver la phase down à nouveau. Quoi faire? Je ne sais pas... 

Pensive, je suis pensive, j'ai mes épaules qui deviennent plus lourdes, le Valium de ce matin a calmé l'anxiété mais n'a pas canalisé mon trop d'énergie. Celui de ce midi, lui semble le faire. Je me sens lasse. Fatiguée sans être fatiguée. Ce n'est pas une fatigue naturelle. Et cette maudite tête qui refait des siennes. Mon coeur hurle "NON pas ça" et ma tête lui répond que si, le retour des idées morbides, des images morbides, de ce sentiment de vide, de couler va revenir. Je tente de monter un mur mais j'ai bien peur de ne pas être assez rapide. 

Je tente de rester positive, optimiste, mais j'ai le coeur lourd, j'ai le coeur gros, mon coeur souffre et saigne. Mon corps lui je le sait ne veut plus de cette violence envers lui, il me supplie d'arrêter de le haïr. Il ne demande pas grand, chose de ne plus être coupé, de ne plus saigner. 

Je voudrais tant ne plus réagir de la sorte, je voudrais être capable de faire sortir cette colère, cette haine d'une autre manière, je voudrais tant arriver enfin à tolérer mon corps à défaut de l'accepter. Il est là et même si je ne peux pas le voir en peinture, il est là. Plus il est maigre plus je peux oublier ce corps qui a été violenté, abusé, moqué. Je ne risque rien, je suis en sécurité. Je ne lui laisse plus la parole, mais lui se manifeste. 

Depuis 1 an, je suis à nouveau connectée avec lui. Je l'écoute parfois pas assez et parfois je ne comprends pas tout. J'ai du mal à interpréter ce qu'il me dit. Mais j'apprends. J'ai appris que je vais avoir des années à devoir cohabiter avec lui. En ai-je réellement envie? Il paraît qu'il y a encore une étincelle de vie en moi. Malgré les 2 alertes cardiaques en 2008, où j'ai failli y rester, mais dont j'ai très peu de souvenirs, la mort ne me fait pas peur, bien au contraire. Pour moi, ce serait enfin la liberté. Ma liberté mais une souffrance pour la famille. Parfois je me demande ce qui compte le plus, rester en vie et végéter? rester en vie et souffrir sans avenir sans rien dans la vie? Partir enfin? Un changement, je n'y crois pas vraiment. Ma vie est déjà écrite, tout est déjà joué et même si j'essaye de puis des années de changer de route, j'y reviens toujours. Pourquoi s'acharner? En même temps, je suis toujours là. Ce maudit corps résiste, ce maudit corps est solide. Il ne me laisse pas en paix.  Résultat de recherche d'images pour "ne plus croire en rien"

C'est drôle, quand je me suis mise à écrire, c'était plutôt optimiste, et plus les mots s'enchaînent, plus je vois mon vrai MOI apparaître. La dépression est là, masquée par moment, mais elle est là. Je suis résignée au moment où j'écris ces lignes. Je regarde par la fenêtre mais mon regard est vide. Comment en quelques lignes j'ai peu perdre le peu de bien être qui coulait en moi ?  Résultat de recherche d'images pour "avenir sombre"

Ma petite étincelle va t'elle s'éteindre ou va t'elle grandir? Je ne sais pas...
 

 

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